Un appartement dans l’Ecusson

Type
Appartemenent
Superficie
70 m²
Lieu
Montpellier
Année
2016

Au cœur du secteur historique de Montpellier,  les étroites ruelles abritent de nos jours un quartier commerçant animé et authentique .

Jalonné de petites places, de terrasses de cafés ou de restaurants, de lieux de cultes et de monuments , le quartier de l’Écusson s’est développé à partir des premières constructions à l’origine de la citée languedocienne.

La ville de Montpellier, apparait ,  sous l’impulsion d’une puissante famille , les « Guillem »,  à partir du X éme siècle suite au don d’une manse

Rapidement  la richesse naturelle du site offre de nombreux facteurs de développement.  La position culminante, l’eau, les nombreux ruisseaux et lacs souterrains, les bois qui entourent les collines et la richesse calcaire des sols offrant un formidable matériaux, permet la constructions de bâtiments, et d’une première enceinte d’une cité primitive, sur la partie haute de la ville actuelle .  Deux bourgs distincts dans un premier temps se développent,  Montpellier intra muros et Monpelieret davantage rural ,  rapidement réunis .

Idéalement positionnée entre l’Italie et l’Espagne, la ville a  su tirer parti, de sa situation géographique et installe très tôt une activité marchande qui lui permet de prospérer et de se développer jusqu’à nos jours.

Dans le quartier de l’Ecusson, les rues et places ont conservé en grande partie leur organisation et leur structure, bien que la citée ait subit de nombreuses transformations et destructions notamment durant les guerres de religions entre protestants et catholiques.

. La rue de l’Aiguillerie, celle de l’Argenterie ou la rue de la  Croix d’or , se distinguent sur de nombreux documents anciens . Leurs tracés restent encore aujourd’hui quasiment inchangés .

A l’arrière des façades des boutiques de calcaire blanc , se cachent  de petites cours desservant les immeubles d’habitations .Cette disposition est propre aux hôtels particuliers occupés par les commerçants de la ville des le XIII ème siècle  pour abriter leurs entrepôts .

« Il convient de retenir l’indication globale d’une structure de type « médina » dans la partie sud de la Condamine. »

Tombés sous le charme , les maîtres d’ouvrage,  en quête d’une retraite ensoleillée portèrent leur intérêt sur un appartement au sein d’un ensemble immobilier dont les vestiges d’architectures  témoignent de son ancrage profond dans l’histoire.

Le projet se situe au 13 et 15 rue de la Croix d’or . Cette voie rejoint le quartier Saint Roch à la rue des Loges transversalement à la rue de L’Argenterie dans le centre ancien  nommé a l’origine  La Condamine. 

Sur la carte publiée par Louise Guiraud fin  XIX ème siècle,la rue de la Croix d’or  apparaît déjà . Elle est est nommée Rue des passagers, désignant sans doute une rue  pour ceux qui sont de passage,  en entrée de ville en longeant donc les remparts de la citée où selon de nombreuses sources, une porte permettait  l’accès non loin de là,  au niveau  la Tour d’Obilion  .

« De la tour d’Obilion , l’enceinte de CUILLEM III se prolongeait le long de la rue de la Croix d’Or jusqu’à la rue Cauzit qu’elle devait suivre , remontait ensuite de la rue Tresorier de la Bourse , rejoignait la Place Sainte Anne, empruntait la rue Eugène Lisbonne et de là par la rue de la Coquille aboutissait à la rue Sainte Croix . » Source histoiremontpellier . free »

« A l’ouest de la route un alignement semi-circulaire, composé des rues actuelles Embouque-d’Or, des Trésoriers-de-France, de la Croix-d’Or et Cauzit signale la limite, peut-être fortifiée, d’un quartier organisé autour de l’église Sainte-Marie. » Source Montpellier Gislaine Fabre et Thierry Lochard

Sur d’autres documents cet ensemble de constructions s’appelle Plantade (Cf. cadastre Napoléonien environ 1810) , témoignant de présence de bois et jardin dès les abords de la ville .

Le bâtiment  se présente par une façade simple donnant sur la rue et dépourvue d’ornements.

Mais c’est à l’intérieur,  que tout se passe …. Le décor est réservé le plus souvent aux cours et aux escaliers.

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L’entrée dans les parties communes dirige, par un étroit passage, vers une cour intérieure autour de laquelle s’organisent les habitations.  En entrant, une colonnade en Arc plein cintre,  sert d’appui et de passage couvert,  aux circulations verticales qui desservent les étages d’habitations au dessus.

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Sur plusieurs façades voisines apparaît des restes de baies ogivales de type gothique déjà présent au XIII éme siècle. Sur l’ouverture centrale, rebouchées puis ré-ouvertes sans ménagements, se dessinent des arcs brisés, surmontés de linteaux à trilobés sculptés,  avec un boudin torique en encadrement.

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Habituellement utilisées sur des édifices religieux, et les palais ces modénatures témoignent de l’importance des bâtiments du quartier ainsi que  des nombreuses transformations d’usage et du réemploi des constructions existantes aux cours des siècles aussi .

« Il est vrai qu’après la « révolution consulaire » de 1204, les nouveaux maîtres de la ville créent, près de l’église-mère de la communauté, un centre politique et marchand par des initiatives autoritaires et des travaux (maison commune, reconstruction de l’église rebaptisée Notre-dame des Tables, création de marchés, dont une poissonnerie couverte, etc.). Le quartier se densifie et accueille les élites économiques aussi bien que les petits boutiquiers, dans une lutte constante entre le respect de l’espace public et les prétentions privées « 

De nos jours encore les appartements se trouvent dans les étages .  Le projet envisagé se situe au premier niveaux. La particularité du logement tien dans sa situation à cheval sur deux immeubles distincts réunis un jour et ayant pour conséquence deux niveaux différents .

L’appartement est de type T 3, rénové il y a quelques temps déjà ,  a été entièrement doublé à l’intérieur ne laissant apparaître aucun élément ancien .  La première partie accueille une cuisine et un salon. La partie 2 reçoit deux chambres, la SDB, et les WC .

Le projet consiste à une réorganisation totale des espaces intérieurs dans un premier temps pour un logement unique,  tout en  laissant la possibilité  de diviser à nouveau l’appartement en deux studios locatifs .

Etat des Lieux 

 

Projet